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"Comme beaucoup de filles, j'ai été attirée par des salauds"
À cœur vaillant, rien d'impossible. Béatrice Martin – seule aux manettes de ce projet au nom singulier – en est une preuve bien vivante : partie de son Québec natal avec un premier album sous le bras, la chanteuse se lance aujourd'hui à l'abordage de l'Hexagone. Plusieurs escales sont d'ailleurs prévues, notamment une résidence à la Boule Noire à Paris du 13 au 16 mai prochain. On n'a pas fini de chavirer.

Tout d'abord peux-tu un peu te présenter ?
Bonjour, je m'appelle Béatrice Martin, je suis la seule représentante de Cœur de Pirate, je suis née le 22 septembre 1989, je suis donc actuellement âgée de 19 ans et demi, j'ai appris à jouer du piano à 3 ans, j'ai été au conservatoire de 9 à 14 ans puis j'ai tout arrêté pour mieux me concentrer sur mes études… Tout ça pour dire que Cœur de Pirate a commencé il y a environ un an et demi, c'est tout nouveau pour moi et ça a déboulé très vite. Mon premier album est sorti au Québec en septembre 2008 et la sortie française est imminente. Voilà pour le portrait général (rires).

Deux chansons de l'album sont datées de 2009, as-tu apporté des modifications par rapport au disque original ?
En fait, on a rajouté des instruments sur Comme des enfants pour en faire une version plus enjouée, qui sonnait plus "single radio". Pour le duo avec Julien Doré, c'est juste qu'à la base la chanson Pour un infidèle avait été enregistrée avec un chanteur québécois et qu'on avait besoin d'un chanteur français pour la sortie française.

Pourquoi Julien Doré, d'ailleurs ?
Tout simplement parce que j'étais fan. Je l'avais découvert sur Perez Hilton parce qu'on ne le connaissait pas ici, on n'a pas de Nouvelle Star au Québec et son disque n'était même pas encore sorti. D'ailleurs je trouve que votre Nouvelle Star est beaucoup mieux que ses équivalents américain et canadien, qui sont beaucoup plus ennuyeux. En France, les gens se marrent, ils peuvent reprendre Toxic de Britney Spears à leur sauce, c'est plus joyeux, moins plat. Pour revenir à Julien, on lui a tout simplement demandé, il a écouté la chanson, il a tout de suite aimé et il l'a fait. Je trouve que nos univers se mélangent bien, donc ça a donné un titre que j'aime beaucoup…

niveau des arrangements, ton album est très riche, on sent qu'il y a eu beaucoup de travail de côté-là. Comment t'es-tu investie dans ce processus ?
J'ai co-réalisé l'album avec un arrangeur qui m'a permis d'amener mes chansons à un autre niveau. J'avais déjà des idées assez précises dans ma tête et j'ai été très têtue quant à la réalisation. J'aime garder le contrôle lorsque ça touche à mes hansons, ce qui est tout à fait normal après tout. Tous les arrangements ont été faits en un mois et même si parfois je me dis à la réécoute que j'aurais peut-être dû faire ça ou ça différemment, je suis très contente de notre travail. Surtout pour un premier album.

Dans ton album, le thème qui revient souvent, c'est…
… les garçons ? (rires)

Alors oui, les garçons, mais surtout tu racontes toujours des histoires qui ne finissent jamais très bien…
seulement de ce que j'ai vécu. Je pense être passée par pas mal de choses que beaucoup de gens ont vécu pendant leur adolescence, quelle que soit la génération d'ailleurs, il y a des choses qui varient finalement peu. Donc oui, tout ce que je raconte sur le disque m'est arrivé parce que je me base toujours sur mes propres expériences pour écrire des chansons. Il faut dire que je suis sortie avec des salauds aussi. Comme beaucoup de filles, j'ai été attirée par des salauds : c'est con, je sais, mais au moins après ça faire écrire de bonnes chansons (rires). Après, j'ai beaucoup évolué personnellement entre cet album-ci et aujourd'hui, et mon écriture s'en est forcément ressentie. Ayant une écriture frénétique, j'ai déjà assez de chansons pour un deuxième album et je peux déjà te dire que certaines parleront d'autres choses.

Comptes-tu rester sur le même style de composition, pour ce deuxième disque ?
Oui bien sûr. Je ne changerai jamais de style, ça restera toujours de la pop, de la chanson, du folk, ce mélange que je connais et qui est la musique que je veux continuer à faire. Maintenant, rien ne m'empêche de faire un projet complètement différent à côté, mais ce ne sera pas sous le nom Cœur de Pirate.

Et d'ailleurs, pourquoi ce nom, Cœur de Pirate ?
C'est tout simplement parti d'une blague. J'ai un don pour trouver des noms comme ça qui sortent de nulle part, et je me suis dit "tiens, j'ai qu'à m'appeler Cœur de Pirate". C'était vraiment un projet que je faisais à la légère au départ, je n'avais aucune ambition et n'envisageais absolument pas de sortir un disque, donc j'ai gardé ce nom qui n'a pas vraiment de sens, surtout que je trouvais que ça sonnait mieux que Béatrice Martin. Puis au fil du temps, ça a commencé à prendre du sens ; un pirate c'est quelqu'un qui ne doit rien à personne, et je me suis rendu compte que ça s'appliquait finalement assez bien à la musique.